Pourquoi La Diaspora Afro-Caribéenne Échoue Tout Le Temps (et comment l’éviter)

Bonjour à tous, entrepreneurs, entrepreuses, porteurs de projets, créateurs d’entreprise de la communauté afro-caribéenne !

Dans cet article, je voulais aborder un sujet qui n’est pas facile, car c’est un sujet qui nous renvoie à nos échecs. Pourquoi nous, membres de la communauté afro-caribéenne, nous ne réussissons pas dans les affaires ? Quelles sont les choses qui nous font échouer à créer notre entreprise ? Que faut-il changer si on veut réussir et créer un business ? Comment sortir du cercle vicieux de l’échec et créer sa boîte ? 

Tu le sais, via mes formations, mes vidéos, mes articles, j’accompagne les créateurs avec des conseils réalistes qui les aident à concrétiser leurs projets de structures. Monter son entreprise est une question de connaissances (rédiger ses statuts, réaliser une étude de marché, une étude financière, lever des fonds, prévoir son flux de trésorerie, cela ne s’invente pas), mais aussi et surtout d’état d’esprit. Notre écosystème avec NR vise à fédérer et à accompagner les entrepreneurs dans leur envie d’entreprendre. Notre groupe fonctionne un peu comme du coaching collaboratif. Entreprendre un programme participatif comme le nôtre, c’est rejoindre une communauté de porteurs de projet motivés et déterminés à concrétiser leur projet. Attention, nous ne sommes pas une business school comme l’EMLyon ou HEC, on ne fait pas passer de MBA ! Mais on partage le vécu de jeunes chefs d’entreprise (et d’entrepreneurs chevronnés), et ça c’est de la pépite pour ceux qui souhaitent entreprendre. 

Tous les dimanches, je fais une immersion pour ceux qui veulent parler de sujets business et avoir accès à une formation à l’entreprenariat. Nous abordons pleins de questions importantes pour les porteurs de projet : comment gagner en visibilité ? Comment mieux déléguer ? Comment devenir opérationnel et concurrentiel en peu de temps ? Comment réussir son pitch ? Inscris-toi !

Depuis les années 2000, j’ai quitté la Guadeloupe pour la France métropolitaine. En partie pour y faire des études, aussi parce qu’on m’avait vendu la France comme un Eldorado pour lancer une entreprise. Ça n’a pas été le cas pour moi du moins pas tout de suite. Il a fallu que je change de mindset, pour m’orienter vers un business model différent de ce que j’avais en tête.

Pourquoi moi, jeune afro-caribéen, j’ai d’abord échoué comme auto-entrepreneur en arrivant en métropole avant de réussir ?

Problème numéro 1 : la mentalité. Tu ne peux pas quitter la Guadeloupe, ou tout autre région/ pays, et espérer réussir dans l’entreprenariat ailleurs en ne changeant pas ton état d’esprit. Il faut adapter ton mindset. Au départ, j’avais le mal du pays et je restais beaucoup avec le même cercle d’amis et de famille des Antilles. Au fil du temps, je me suis rendu compte que nos conversations tournaient en rond. On échangeait des bons plans, mais on ne faisait que parler du pays, de ce qu’on avait perdu. On critiquait souvent, c’était assez négatif et pas du tout constructif. Toutes mes motivations de commerce et d’industrie, mes idées de création d’entreprise, avaient disparu. Cet entourage ne me donnait pas envie de me dépasser, d’aller chercher plus loin. Il était loin d’encourager l’entreprenariat.

Quand on se retrouvait entre amis, ce que j’aimais, c’était parler de business. Cela m’a toujours intéressé. J’estimais le nombre de personnes dans le bar, j’estimais le montant moyen de consommation, les leviers de profits, le besoin de fonds de roulement, les avantages concurrentiels… Bref, tu l’auras compris, tout était business pour moi. J’étais à l’affût des opportunités. Je voulais comprendre comment développer et créer une auto-entreprise rentable et florissante.

Progressivement, j’ai changé de groupe d’amis. J’ai commencé à rencontrer des gens avec un esprit d’entreprise plus proche du mien, notamment des personnes asiatiques. Je me suis aperçu que cette communauté arrivait en France sans maîtriser la langue, donc avec un avantage de moins que nous antillais, mais qu’ils étaient opérationnels deux fois plus vite pour démarrer leur entreprise. J’avais notamment une amie dont les parents étaient arrivés 5 ans auparavant, ils avaient eu le temps d’acheter un café et de structurer un business rentable. Mon amie, elle, terminait à peine ses études et elle allait acheter son premier appartement. Son entourage avait une culture entrepreneuriale et la poussait à chercher des financements pour investir. Je comparais évidemment avec mon propre entourage où soutenir l’entreprenariat et favoriser la création d’entreprise n’étaient pas des priorités. Quand je parlais de mon projet d’entreprendre, c’était souvent des moqueries, des réflexions décourageantes : “tu ne vas jamais y arriver”, ce n’est pas pour toi”, “tu vas te perdre dans les formalités, il y a trop de charges sociales”. Je suis d’accord, il y a des avantages et inconvénients à entreprendre un projet (surtout à entreprendre en France). Il faut faire preuve de leadership, d’agilité, pour durer et être un bon chef d’entreprise

Problème numéro 2 : tu l’auras deviné, c’est l’entourage.  Depuis 2018 que je me suis lancé sur les réseaux avec Naturellement Riche, pour partager mon expérience et mes connaissances dans le but d’aider d’autres gens à faire comme moi, j’ai eu beaucoup de haters. Oser entreprendre n’est pas du goût de tout le monde. Malheureusement, il y a beaucoup de membres de la communauté caribéenne qui dénigrent les futurs entrepreneurs, qui remettent en question les compétences ou la faisabilité des business-plan. Et je le regrette. J’ai l’impression que quand on met de l’énergie pour bâtir quelque chose, pour lancer un projet, ils sont souvent jaloux et critiques. Il faut être très fort de caractère pour ne pas en tenir compte et maintenir le cap. Seuls ceux qui essayent échouent, les autres il ne leur arrive rien, c’est sûr ! Je trouve ça dommage qu’on ne se serve pas de cet esprit de communauté pour encourager les jeunes talents et les amener au succès. On aurait plus d’étudiants- entrepreneurs s’il y avait plus de monde pour encourager l’entreprenariat. 

Il faut sortir de cette jalousie qui paralyse toute une communauté. Il faut penser comme pour un travail d’équipe : faire preuve d’entraide et d’ouverture d’esprit, pour apporter une pierre à l’édifice de la communauté. Si on mettait cette énergie négative dans de la création de richesse pour stimuler l’entrepreneuriat, je peux vous assurer que la communauté afro-caribéenne cartonnerait. Nous avons des atouts indéniables : on est hyper résistant à la douleur, on dure, on se maintient. Ceux qui réussissent ne sont pas les plus intelligents, les plus forts ou les plus beaux, ou les plus riches, ce sont ceux qui n’abandonnent jamais.

Certains vont trouver cette vidéo un peu cash et pas vraiment consensuelle, mais je voulais mettre un coup de pied dans les idées reçues et forcer notre communauté à se regarder dans le miroir. Tu le sais, mon objectif est d’accompagner la création d’entreprises, développer et créer de la valeur pour tous les futurs entrepreneurs (et les anciens entrepreneurs aussi !). L’accompagnement des entrepreneurs, c’est la clé pour favoriser la création d’entreprises afro-caribéennes.

Si toi aussi tu fais partie des futurs créateurs d’entreprises, si tu as l’esprit d’entreprendre, si tu as envie de te lancer dans un parcours d’entrepreneur, pour ne plus être dans la peur de perdre ton emploi et de perdre plus en pouvoir d’achat : rejoins-nous ! Créer une activité, c’est prendre le contrôle de sa vie !